Convocation médecin conseil CPAM suite arrêt travail et déclaration d’accident auto

Imaginez la situation : vous êtes en arrêt de travail suite à un accident de la route, et vous recevez une convocation du médecin conseil de la CPAM. Une foule de questions vous assaille : Quel est le rôle du médecin conseil CPAM ? Est-ce une procédure standard après un accident auto ? Quels sont mes droits en tant qu'assuré social ? Comment préparer au mieux cet examen médical et optimiser mon dossier auprès de l'assurance maladie ?

La Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) joue un rôle crucial dans le système de santé français, notamment dans le suivi des arrêts de travail. Elle est chargée de vérifier la justification médicale de l'arrêt prescrit par votre médecin traitant, de s'assurer de l'aptitude à la reprise du travail dans des conditions optimales et de contrôler le respect des obligations de l'assuré vis-à-vis de la sécurité sociale. Le médecin conseil de la CPAM, aussi appelé médecin de la Sécurité Sociale, est un acteur clé dans ce processus. Sa mission principale est d'évaluer objectivement la situation médicale et professionnelle de l'assuré, en toute impartialité, afin de garantir un suivi adapté et de maîtriser les dépenses de l'assurance maladie.

Lorsqu'un arrêt de travail est consécutif à un accident de la route, la situation peut se complexifier. La CPAM doit alors non seulement s'assurer de la réalité de l'incapacité de travail, mais également prendre en compte les éventuelles responsabilités de tiers impliqués dans l'accident et les recours possibles en matière d'indemnisation. La déclaration d'un accident de la route peut donc entraîner une convocation plus rapide chez le médecin conseil. L'objectif est de clarifier la situation, d'évaluer les besoins spécifiques de l'assuré en matière de soins et de rééducation, et de coordonner les différents acteurs impliqués (médecin traitant, employeur, assurance).

Comprendre la convocation et ses motifs

La réception d'une convocation du médecin conseil de la CPAM peut susciter de l'inquiétude. Il est donc essentiel de bien comprendre le contexte de cette convocation, les motifs qui la justifient et les informations qu'elle contient. Cette étape de compréhension est primordiale pour aborder sereinement votre visite et défendre au mieux vos droits en tant qu'assuré social.

Décrypter la convocation

La convocation peut vous parvenir par courrier postal, en recommandé avec accusé de réception, ou de plus en plus fréquemment, par email. Quel que soit le mode d'envoi, elle doit impérativement mentionner la date, l'heure et le lieu précis du rendez-vous. Une absence non justifiée peut entraîner la suspension du versement de vos indemnités journalières, ce qui souligne l'importance d'y répondre. Elle précisera également les documents que vous devez apporter, tels que votre carte vitale, vos arrêts de travail, les comptes rendus médicaux et les éventuels examens complémentaires (radiographies, IRM, etc.). Le nom du médecin conseil sera également mentionné, ainsi que les coordonnées du service médical de la CPAM.

  • Vérifiez attentivement l'adresse du lieu de consultation : il peut s'agir du siège de la CPAM, d'un centre d'examens médicaux ou du cabinet d'un médecin agréé.
  • Assurez-vous de comprendre clairement les motifs de la convocation : cela vous permettra de préparer au mieux votre visite et d'anticiper les questions qui pourraient vous être posées.
  • Contactez le service médical de la CPAM en cas de doute ou si vous avez besoin de plus d'informations : n'hésitez pas à poser toutes les questions qui vous préoccupent.

Motifs de la convocation

Plusieurs raisons peuvent justifier une convocation par le médecin conseil. Parmi les motifs généraux, on retrouve la durée prolongée de l'arrêt de travail (au-delà de 6 mois par exemple), la répétition des arrêts pour des pathologies similaires, ou encore un signalement de votre employeur qui remet en question votre aptitude à exercer vos fonctions. Dans ces situations, l'objectif du contrôle médical est de s'assurer que l'arrêt est toujours médicalement justifié et d'évaluer votre aptitude à reprendre le travail, éventuellement avec des aménagements de poste.

Dans le cas spécifique d'un arrêt de travail suite à un accident de la route, les motifs peuvent être différents et plus spécifiques. La CPAM peut souhaiter vérifier le lien de causalité direct entre l'accident et votre incapacité de travail, en s'assurant que les blessures et les douleurs que vous décrivez sont bien compatibles avec les circonstances de l'accident. Elle peut également chercher à évaluer les séquelles éventuelles de l'accident, qu'elles soient physiques (fractures, traumatismes, douleurs chroniques) ou psychologiques (stress post-traumatique, anxiété). La CPAM doit également prendre en compte les responsabilités d'un tiers impliqué dans l'accident, notamment en matière d'indemnisation.

  • Vérification de la cohérence entre le type de blessures déclarées et la durée de l'arrêt de travail prescrit par votre médecin traitant.
  • Évaluation de la nécessité d'un aménagement de poste de travail pour faciliter votre reprise d'activité professionnelle, en tenant compte de vos limitations fonctionnelles.
  • Détermination de la date de reprise du travail, qui peut être envisagée à temps partiel thérapeutique dans un premier temps, afin de faciliter votre réadaptation.

Selon les chiffres de la CPAM, environ 3% des arrêts de travail sont jugés injustifiés après un contrôle médical approfondi. Cela représente environ 150 000 cas chaque année, ce qui souligne l'importance de se préparer à cette éventualité et de connaître ses droits en tant qu'assuré social. En cas de désaccord avec la décision du médecin conseil, des voies de recours sont possibles, comme nous le verrons ultérieurement.

Focus sur l'aspect médico-légal

L'accident de la route implique souvent la mise en cause d'un tiers responsable, qu'il s'agisse d'un autre conducteur, d'un piéton ou d'un organisme (collectivité territoriale responsable de l'entretien des routes, par exemple). Cette situation ouvre la voie à un recours contre son assurance, afin d'obtenir une indemnisation pour les préjudices subis (dommages corporels, matériels, etc.). La CPAM est tenue de récupérer auprès de cet assureur les sommes qu'elle a versées au titre de vos indemnités journalières et de vos frais médicaux. Cette procédure, appelée "recours contre tiers", peut influencer l'évaluation du médecin conseil. Ce dernier devra prendre en compte l'évolution de votre état de santé, les perspectives de consolidation de vos blessures, et l'impact de vos séquelles sur votre vie professionnelle et personnelle, afin d'évaluer le montant des indemnités à verser par l'assurance du tiers responsable.

En 2022, la CPAM a recouvré plus de 520 millions d'euros grâce à des recours contre tiers, dont une part importante provenant des accidents de la route. Ce chiffre illustre l'importance de bien comprendre les enjeux de cette procédure et de se faire accompagner par un professionnel (avocat spécialisé en droit du dommage corporel) si nécessaire, afin de défendre au mieux vos intérêts et d'obtenir une indemnisation juste et équitable.

Préparer sa visite chez le médecin conseil : les étapes clés

La préparation de votre visite chez le médecin conseil de la CPAM est une étape déterminante pour vous assurer que vos droits sont respectés, que votre situation est correctement prise en compte et que votre dossier est complet et cohérent. Rassembler les documents pertinents, préparer vos réponses aux questions potentielles et connaître vos droits en tant qu'assuré social sont les étapes clés de cette préparation.

Rassembler tous les documents pertinents

Le jour de la visite, vous devrez présenter un certain nombre de documents originaux. Il est donc essentiel de les rassembler à l'avance, de les classer et de les organiser de manièreChronologique pour faciliter leur consultation par le médecin conseil. Ces documents permettront au médecin conseil de se faire une idée précise et complète de votre situation médicale et professionnelle. N'oubliez pas votre carte vitale, qui est indispensable pour justifier de votre affiliation à la CPAM et permettre la prise en charge de vos frais de santé.

  • Vos arrêts de travail initiaux et les éventuelles prolongations, avec les dates de début et de fin de chaque arrêt.
  • Le compte rendu de l'accident de la route (constat amiable, procès-verbal de police ou de gendarmerie), qui décrit les circonstances de l'accident et les dommages causés.
  • Tous les rapports médicaux (médecin traitant, spécialistes consultés, radiologues), qui détaillent les blessures, les diagnostics, les traitements prescrits et l'évolution de votre état de santé.
  • Les ordonnances et prescriptions médicamenteuses, qui justifient les médicaments que vous prenez et leurs posologies.
  • Les justificatifs de frais médicaux (factures de pharmacie, d'hospitalisation, de consultations médicales, de séances de kinésithérapie, etc.), qui attestent des dépenses que vous avez engagées en lien avec votre accident.

Il est aussi judicieux d'apporter tout document qui pourrait prouver le lien direct entre l'accident et vos problèmes de santé actuels, comme par exemple des certificats médicaux descriptifs de vos douleurs, de leur intensité, de leur localisation et de leur impact sur votre vie quotidienne. Vous pouvez également joindre des témoignages de vos proches qui attestent de vos difficultés et de vos limitations fonctionnelles. L'Assurance Maladie a constaté une augmentation de 7,5% des arrêts de travail liés à des accidents de la route entre 2022 et 2023, soulignant l'importance de bien documenter ces situations pour bénéficier d'une prise en charge adaptée.

Préparer ses réponses

Le médecin conseil vous posera des questions sur votre accident, vos douleurs, vos traitements, votre activité professionnelle et vos perspectives de reprise. Il est donc important de réfléchir à ces questions à l'avance, de structurer vos réponses et de vous entraîner à les formuler de manière claire, précise et honnête. Une bonne préparation vous permettra de mieux défendre votre situation, de dissiper d'éventuels malentendus et de donner une image positive de votre engagement dans votre parcours de soins.

Préparez une chronologie claire des événements, en commençant par la date et les circonstances de l'accident, puis en détaillant les différentes étapes de votre parcours médical (consultations, examens, traitements). Décrivez précisément vos douleurs, leur intensité (en utilisant une échelle de 0 à 10 par exemple), leur localisation et leur impact sur votre vie quotidienne (sommeil, mobilité, activités sociales, etc.). Expliquez les traitements que vous suivez et leur efficacité (effets secondaires, soulagement des douleurs). N'hésitez pas à parler de vos difficultés et de vos préoccupations concernant votre avenir professionnel, de vos craintes et de vos espoirs.

  • Quel était votre état de santé général avant l'accident ? Avez-vous des antécédents médicaux ou des pathologies préexistantes ?
  • Comment l'accident a-t-il modifié votre quotidien ? Quelles sont les activités que vous ne pouvez plus faire ou que vous faites avec difficulté ?
  • Quelles sont vos attentes en matière de soins et de rééducation ? Quels sont vos objectifs pour retrouver une autonomie maximale et reprendre votre activité professionnelle ?

Chaque année, plus de 2,5 millions de personnes sont victimes d'accidents de la route en France, qu'ils soient légers ou graves. La préparation de votre visite chez le médecin conseil est donc une étape cruciale pour faire valoir vos droits, bénéficier d'une prise en charge adaptée et obtenir une indemnisation juste et équitable pour les préjudices que vous avez subis.

Connaître ses droits

Il est essentiel de connaître vos droits lorsque vous êtes convoqué par le médecin conseil de la CPAM. Vous avez le droit de demander la présence d'un médecin conseil de votre choix lors de l'examen, bien que cela soit soumis à certaines conditions (le médecin doit être agréé par la Sécurité Sociale et vous devez en informer la CPAM au moins 8 jours avant la date de l'examen). Vous avez également le droit de refuser l'examen si le médecin conseil ne présente pas sa carte professionnelle ou s'il ne respecte pas les règles déontologiques de la profession médicale.

Vous avez le droit de vous faire accompagner par une personne de votre choix lors de la visite, même si cette personne ne pourra pas intervenir activement pendant l'examen (elle pourra prendre des notes et vous apporter un soutien moral). L'Assurance Maladie a mis en place un numéro de téléphone dédié, le 3646, pour répondre aux questions des assurés concernant leurs droits et les démarches à suivre. N'hésitez pas à le contacter si vous avez des doutes ou des interrogations.

Conseils pratiques pour le jour de la visite

Le jour de la visite, veillez à arriver à l'heure, voire avec quelques minutes d'avance, afin de ne pas stresser et de vous donner le temps de vous installer confortablement. Adoptez une attitude polie et respectueuse envers le médecin conseil, même si vous êtes stressé ou anxieux. Exprimez clairement vos difficultés, vos douleurs et vos préoccupations, en utilisant un langage précis et en évitant les généralités. Prenez des notes pendant l'examen si possible, cela peut vous être utile par la suite pour vous rappeler les questions posées et les réponses que vous avez données. Gardez à l'esprit que le médecin conseil est là pour évaluer votre situation de manière objective, et que vous avez le droit de défendre vos intérêts et de faire valoir vos arguments.

Selon une enquête récente menée par une association de défense des droits des patients, près de 82% des assurés se sentent stressés ou anxieux avant une convocation chez le médecin conseil. Il est donc important de vous préparer mentalement, de vous rappeler que vous avez le droit de poser des questions et de faire valoir vos arguments, et de ne pas hésiter à solliciter le soutien de vos proches ou d'un professionnel de la santé.

Le déroulement de l'examen et les questions posées

L'examen chez le médecin conseil de la CPAM se déroule généralement en plusieurs étapes, qui peuvent varier en fonction de la nature de vos problèmes de santé et des motifs de la convocation. Le médecin commence par vérifier votre identité et examiner vos documents médicaux. Il vous posera ensuite des questions sur votre accident, vos douleurs, vos traitements, votre activité professionnelle et vos perspectives de reprise. Enfin, il pourra procéder à un examen physique si nécessaire, afin d'évaluer votre mobilité, votre force musculaire et vos réflexes.

Déroulement typique de l'examen

Le médecin conseil commencera par vous demander de justifier votre identité, en présentant votre carte vitale et une pièce d'identité (carte d'identité, passeport, permis de conduire). Il examinera ensuite attentivement vos arrêts de travail, vos rapports médicaux, vos ordonnances et les autres documents que vous aurez apportés. Il vous posera ensuite des questions sur votre situation, en s'intéressant particulièrement à votre accident de la route, aux circonstances de l'accident, aux blessures que vous avez subies et à leurs conséquences sur votre santé et votre activité professionnelle. Il pourra également vous examiner physiquement, en fonction de la nature de vos blessures et de vos limitations fonctionnelles. L'examen dure en moyenne entre 20 et 40 minutes.

Types de questions fréquemment posées

Le médecin conseil vous demandera de décrire précisément les circonstances de votre accident de la route, en détaillant les causes de l'accident, les dommages causés aux véhicules et aux personnes, et les éventuelles responsabilités des différents protagonistes. Il vous interrogera sur la nature et la localisation de vos douleurs, sur leur intensité et leur fréquence, sur les facteurs qui les aggravent ou les soulagent, et sur leur impact sur votre vie quotidienne. Il vous demandera également quels sont les traitements que vous suivez, leurs effets secondaires, et leur efficacité sur vos douleurs et vos limitations fonctionnelles. Enfin, il vous demandera quelles sont vos perspectives de reprise du travail, en tenant compte de vos capacités physiques et psychologiques, des exigences de votre poste de travail, et des éventuels aménagements de poste à envisager.

  • Quelles sont vos principales limitations fonctionnelles ? Quelles sont les activités que vous ne pouvez plus faire ou que vous faites avec difficulté ?
  • Avez-vous des difficultés à effectuer certaines tâches courantes, comme vous habiller, vous laver, cuisiner, faire vos courses ou conduire ?
  • Comment votre état de santé affecte-t-il votre moral ? Êtes-vous anxieux, déprimé, irritable ? Avez-vous des troubles du sommeil, de l'appétit ou de la concentration ?

L'Assurance Maladie réalise chaque année plus de 1,1 million de contrôles médicaux d'arrêt de travail. Il est donc important de connaître les questions qui peuvent vous être posées et de vous y préparer afin de défendre au mieux vos droits. Selon les statistiques, environ 11% des contrôles aboutissent à une modification de la prise en charge de l'arrêt de travail (refus de prolongation, reprise anticipée du travail, etc.).

Comportement à adopter pendant l'examen

Pendant l'examen, il est important d'adopter une attitude calme et patiente, même si vous êtes stressé ou anxieux. Répondez honnêtement et de manière concise aux questions du médecin conseil, sans vous éparpiller dans des détails inutiles. N'hésitez pas à poser des questions pour clarifier les points obscurs ou pour demander des précisions sur les motifs de la convocation. Évitez les affirmations catégoriques ou contradictoires, qui pourraient nuire à votre crédibilité. Gardez à l'esprit que le médecin conseil est là pour évaluer votre situation de manière objective et impartiale, et que vous avez le droit de défendre vos intérêts et de faire valoir vos arguments.

Exemples concrets de questions piégeuses et comment y répondre

Certaines questions du médecin conseil peuvent sembler anodines ou innocentes, mais elles peuvent en réalité cacher un piège ou viser à tester votre cohérence et votre honnêteté. Par exemple, si le médecin vous demande comment vous vous déplacez, il est important de ne pas mentir si vous utilisez la voiture, mais d'expliquer les difficultés que vous rencontrez (douleurs, limitations fonctionnelles) et les alternatives que vous utilisez (transports en commun, taxi, aide de vos proches). De même, si le médecin vous demande si vous avez des loisirs ou des activités sociales, expliquez comment vos douleurs et vos limitations impactent vos activités habituelles, et comment vous les avez adaptées pour continuer à vous divertir et à maintenir un lien social.

  • "Vous arrivez à dormir correctement ?" (Expliquez les troubles du sommeil que vous rencontrez, leurs causes (douleurs, stress, anxiété), et les traitements que vous suivez pour les améliorer (médicaments, techniques de relaxation, etc.).
  • "Avez-vous des contacts avec vos anciens collègues ?" (Expliquez si vous avez maintenu des contacts, comment se passent ces échanges, et comment vous vivez le fait d'être éloigné de votre environnement professionnel).
  • "Qu'est-ce qui vous empêche concrètement de reprendre le travail ?" (Expliquez clairement les raisons médicales qui justifient votre incapacité de travail, en vous basant sur les avis de vos médecins et sur les examens médicaux que vous avez passés).

Les suites de la visite et les recours possibles

Après votre visite chez le médecin conseil, celui-ci prendra une décision concernant votre arrêt de travail, en se basant sur les éléments de votre dossier, sur vos réponses à ses questions, et sur les résultats de son examen médical. Il peut décider de maintenir votre arrêt de travail, de le refuser, de demander une reprise du travail à temps partiel thérapeutique, d'orienter vers une expertise médicale pour approfondir l'évaluation de votre état de santé, ou de déclarer une invalidité si votre incapacité de travail est considérée comme permanente. Il est donc crucial de connaître les conséquences de chaque décision et les recours possibles en cas de désaccord, afin de pouvoir défendre vos droits et obtenir une prise en charge adaptée à votre situation.

Les différentes décisions possibles du médecin conseil

Le médecin conseil peut estimer que votre arrêt de travail est médicalement justifié et le maintenir, en vous accordant une prolongation de vos indemnités journalières. Il peut également estimer que vous êtes apte à reprendre le travail et refuser de prolonger votre arrêt, en considérant que votre état de santé ne justifie plus une absence de votre poste de travail. Il peut enfin vous proposer une reprise du travail à temps partiel thérapeutique (ou mi-temps thérapeutique), qui vous permettra de reprendre progressivement votre activité professionnelle tout en bénéficiant d'un accompagnement médical et d'une prise en charge partielle de vos indemnités journalières. Dans certains cas, il peut orienter vers une expertise médicale, en demandant l'avis d'un médecin expert indépendant pour évaluer votre état de santé de manière plus approfondie. Enfin, il peut déclarer une invalidité si votre incapacité de travail est considérée comme permanente et vous empêcher d'exercer une activité professionnelle.

Conséquences de chaque décision

La décision du médecin conseil a des conséquences directes sur le versement de vos indemnités journalières. Si votre arrêt de travail est maintenu, vous continuerez à percevoir vos indemnités, sous réserve du respect des conditions de versement (délai de carence, absence de reprise d'activité non autorisée, etc.). Si votre arrêt est refusé, le versement de vos indemnités sera interrompu, ce qui peut avoir un impact important sur vos ressources financières. La reprise du travail à temps partiel thérapeutique vous permettra de percevoir une partie de vos indemnités, en complément de votre salaire, afin de compenser la réduction de votre temps de travail. La déclaration d'invalidité vous permettra de percevoir une pension d'invalidité, dont le montant dépendra de votre catégorie d'invalidité (invalidité partielle ou totale). La décision du médecin conseil peut également avoir un impact sur votre relation avec votre employeur, notamment si elle remet en cause votre aptitude à exercer votre profession ou si elle nécessite des aménagements de poste.

Selon les statistiques de l'Assurance Maladie, environ 6% des décisions prises par les médecins conseils sont contestées par les assurés. Il est donc important de connaître vos droits et les recours possibles en cas de désaccord, afin de pouvoir faire valoir vos arguments et obtenir une décision plus juste et équitable.

Les recours possibles en cas de désaccord

Si vous êtes en désaccord avec la décision du médecin conseil, vous avez le droit de la contester, en suivant une procédure précise et en respectant des délais stricts. Vous pouvez d'abord contester la décision auprès du service médical de la CPAM, en adressant un courrier recommandé avec accusé de réception, dans lequel vous expliquez les raisons de votre désaccord et vous fournissez les documents justificatifs nécessaires (certificats médicaux, avis de votre médecin traitant, etc.). Si cette contestation amiable ne donne pas de résultats satisfaisants, vous pouvez saisir le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS), qui est une juridiction compétente pour trancher les litiges entre les assurés et les organismes de sécurité sociale. Vous avez également la possibilité de demander une expertise médicale, qui sera réalisée par un médecin expert indépendant désigné par le TASS, afin d'évaluer votre état de santé de manière objective.

Le délai pour contester une décision du médecin conseil est généralement de deux mois à compter de la date de notification de la décision. Il est donc important d'agir rapidement si vous êtes en désaccord et de ne pas hésiter à vous faire accompagner par un avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale ou par une association de défense des droits des patients. Ces professionnels pourront vous conseiller et vous assister dans vos démarches, afin de maximiser vos chances de succès.

  • Contactez rapidement votre médecin traitant pour obtenir un avis médical complémentaire et un soutien dans vos démarches.
  • Rassemblez tous les documents justifiant votre désaccord (avis médicaux, témoignages de vos proches, comptes rendus d'examens médicaux, etc.).
  • Respectez scrupuleusement les délais de recours, afin de ne pas perdre vos droits.

Conseils pratiques pour les recours

Pour maximiser vos chances de succès dans votre recours, il est important de constituer un dossier solide et argumenté, de vous faire accompagner par un professionnel compétent, et de respecter scrupuleusement les délais de procédure. N'hésitez pas à solliciter le soutien de vos proches, à vous renseigner auprès d'associations de défense des droits des patients, et à vous faire aider par un avocat spécialisé. Selon une étude récente, les assurés qui se font accompagner par un avocat ont près de 70% de chances d'obtenir gain de cause devant le TASS.

Conseils et recommandations générales

La communication avec votre médecin traitant est essentielle tout au long de votre arrêt de travail. Il est votre principal interlocuteur et il peut vous aider à préparer votre visite chez le médecin conseil, à défendre vos droits et à obtenir une prise en charge adaptée à votre situation. N'hésitez pas à le solliciter pour obtenir des conseils médicaux, un soutien moral et une aide dans vos démarches administratives.

Il est important de gérer le stress et l'anxiété liés à la convocation du médecin conseil, en adoptant des techniques de relaxation, en pratiquant des activités physiques douces, en sollicitant le soutien de vos proches ou d'un professionnel de la santé (psychologue, sophrologue, etc.). N'oubliez pas que vous avez le droit de défendre vos intérêts et que vous n'êtes pas seul dans cette situation.

Conservez précieusement tous les documents relatifs à votre accident et à votre arrêt de travail, en les classant dans un dossier dédié et en les conservant pendant plusieurs années. Ces documents peuvent vous être utiles à tout moment de la procédure, notamment en cas de recours ou de litige avec votre employeur ou avec l'assurance du tiers responsable.

  • Site de la CPAM : www.ameli.fr
  • Annuaire des médecins conseils : disponible sur le site de la CPAM.
  • Associations de défense des droits des patients : de nombreuses associations peuvent vous apporter une aide précieuse (informations, conseils, accompagnement juridique).

Il est important de noter que cet article est à titre informatif et ne remplace pas un conseil juridique. Si vous avez des questions spécifiques concernant votre situation, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale ou en droit du dommage corporel.

Les statistiques montrent que 1 personne sur 10 en France subit un accident de la route au cours de sa vie, et que près de 30% des arrêts de travail sont liés à des troubles musculo-squelettiques (TMS), qui peuvent être aggravés par un accident. Une bonne communication avec son médecin traitant, une préparation rigoureuse de sa visite chez le médecin conseil, et une connaissance de ses droits sont autant d'atouts pour faire face à cette situation et obtenir une prise en charge adaptée.

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